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| Sujet: Un criminel tabou sur les routes. Mer 28 Sep - 11:53 | |
| Un criminel tabou sur les routes.
Par Zouhir MEBARKI -
Il est inconcevable que les accidents de la route dans notre pays restent aussi élevés. En début d'année, notre ministre des Transports était tout content d'annoncer un recul du nombre de tués par rapport à l'année précédente: 3541 morts en 2010 contre 4607 en 2009. On doit ce recul, selon lui, au nouveau Code de la route. Sauf qu'en 2011, la tendance semble reprendre à la hausse. Il y aurait eu 907 morts au cours du premier trimestre de cette année, selon l'association Tariq Essalama. Avec un pic de 400 morts pour le seul mois de Ramadhan. En faisant le compte, la remontée vers la barre des 4000 morts à la fin de l'année est plus qu'une probabilité. Avant d'essayer d'en cerner les causes, faisons du comparatif. Avec un parc automobile estimé à un peu plus de 4 millions de véhicules pour une population de 36 millions d'âmes, nous avons à peu près le même nombre de morts que la France qui dépasse les 65 millions d'habitants (presque le double de la nôtre) et son parc automobile de 40 millions de véhicules (10 fois plus que chez nous). Comment expliquer cet énorme décalage? Si en France la première cause d'accidents de la route est la conduite en état d'ivresse (31%), ce n'est pas le cas chez nous. Alors? Pour l'association Tarik Essalama, la première cause d'accident chez nous est «l'élément humain qui ne respecte pas le Code de la route et effectue des manoeuvres dangereuses». Plutôt vague comme explication. Le remède, selon la même association, réside dans une meilleure sensibilisation des citoyens. C'est vrai, mais ce n'est cependant pas l'unique remède miracle. N'accablons pas l'association et allons vers les autres causes. Il est vrai que dans «l'élément humain» sont inclus et l'automobiliste et le piéton. L'un conduit mal et l'autre se conduit mal. Soit! Pour le second, il faut effectivement introduire une sérieuse sensibilisation. Quant au premier et avec toutes les sanctions qu'il encourt en conduisant mal, il est curieux qu'il ne se «remette pas dans le droit chemin». D'où cette question: et s'il ne pouvait faire autrement que de mal conduire? Explication: et si on ne lui a jamais appris à conduire une voiture? On peut y voir les lacunes des auto-écoles mais pas seulement. Il y a une explication encore plus grave: et si son permis de conduire était un faux? Il n'y a pas à ouvrir grand les yeux et à être étonné. Les permis de conduire, comme beaucoup d'autres documents officiels, se vendent. La direction de la Fonction publique en sait quelque chose avec les faux diplômes qu'elle a découverts en lançant discrètement une opération de vérification des diplômes universitaires avec les archives de l'Office du Bac. Très intelligente opération car on ne va pas à l'université sans avoir décroché le Bac. La Fonction publique n'a jamais publié le résultat de l'opération et cela se comprend. Elle a simplement sanctionné sans bruit. Ceux qui ont été sanctionnés n'ont pas bronché et cela se comprend. Nous savons de source sûre que le bilan de l'opération a été plus que conséquent. Pour les cartes grises, c'est la même chose, etc., etc. La contrefaçon ne sévit pas seulement dans la pièce détachée. Chacun le sait. Pour 5000 DA, on peut avoir un vrai faux permis de conduire au marché des hors-la-loi. La meilleure de toutes les questions est: pourquoi ni le ministre des Transports, ni l'association citée plus haut, ni aucun responsable chargé de près ou de loin de la lutte contre ce qu'on appelle «le terrorisme routier» n'aborde cet aspect? Si cela ne devait sauver qu'une seule vie, cela vaut la peine de l'inclure dans la panoplie des mesures de lutte contre la mortalité sur les routes. Non?
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